You are hereBlogs / solidago's blog / Retour projet 2014

Retour projet 2014


By solidago - Posted on 07 mars 2015

Une goutte d'eau pour Nierovana

 

En 2014, l'association Solidago France en partenariat avec les associations SOLEM, HILAP et PEPSS a participé à une mission de solidarité internationale à Madagascar. Deux étudiantes de l'ESTP et 1 salarié de l’entreprise Safier Ingénierie ont participé sur le terrain à l’élaboration de cette mission.

Objectif de la mission

  La mission 2013-2014 avait pour objectif principal la réduction des risques sanitaires liés à la mauvaise qualité de l'eau dans un village malgache situé à l’Est du pays: Nieronava. Trois actions majeures ont donc été mises en place:

  • faciliter l'accès à une eau saine par le biais de la construction d'une adduction en eau potable au sein du village.
  • améliorer les conditions d'hygiène dans le village via la construction de latrines.
  • sensibiliser la population locale aux règles d'hygiène élémentaires en animant des réunions au sein du village.

    SEM notre partenaire local

 Créée en 1995, Solidarité Entraide Madagascar est une association à but non lucratif dont l'objectif est de promouvoir et de soutenir le développement rural sur la cote Est de Madagascar. L'activité de SEM peut être décomposée selon trois axes:

  • Eau, assainissement et facilitation de l'accès à l'eau potable, assainissement des villages et prévention.
  • environnement: lutte contre la déforestation et renforcement de l'économie locale.
  • électrification rurale: électrification hydraulique des villages.

L'association SEM a été notre interlocuteur principal durant l'année, permettant ainsi une préparation de la mission du côté français comme du côté malgache. Sur place, elle nous a logés et encadrés tout au long du projet via les animateurs malgaches de l’association. Elle a également assuré le suivi de chantier, avant, pendant et après notre intervention.

Formations de préparation

Avant de partir cet été, l'ensemble des membres du projet a été incité à suivre des formations portant sur la solidarité internationale ainsi que sur les diverses problématiques liées à l'eau, formations notamment proposées par les réseaux Étudiants et Développement et SENS (Starting Block). Ces événements ont permis de rencontrer des professionnels travaillant dans les domaines de la solidarité internationale ainsi que des étudiants s’investissant dans d'autres missions. Nous avons ainsi pu faire évoluer notre projet et mieux nous préparer au "choc culturel" qui nous attendait.

 

 Trajet jusqu'au village

  Nous décollons le 22 juillet depuis l'aéroport de Paris pour atterrir à Madagascar le lendemain. Arrivés à l'aéroport d'Antananarivo, nous sommes pris en charge par Noro, une amie de Jenny la chef de mission de SEM, qui nous accompagne jusqu’à la gare des taxis-brousse pour nous rendre à Mananjary, ville de la côte Est où sont basés les locaux de SEM.

 

Nous passons ainsi 3 jours à Mananjary où nous faisons la connaissance des membres de l'association et des animateurs qui nous accompagneront en brousse. Nous assistons à des réunions visant à préparer les futurs travaux dans le village. Une journée est consacrée à l'achat du matériel nécessaire à la vie sur place et aux travaux.

Nous quittons Mananjary le 29 juillet accompagnés des animateurs Rossen, Noely, du coordinateur de chantier Charles et d’Olivia, une stagiaire malgache. Pendant une journée entière, nous remontons le canal des Pangalanes bordant la côte Est de Madagascar à l'aide d'une embarcation appelée "canot[e]". Le lendemain matin, nous nous rendons en 4x4 au village de Sahavato pour une visite de courtoisie au maire de la commune. Nous gagnerons ensuite le village de Nierovana à pied aidés par les villageois pour porter les bagages et matériels.

 

La vie au village

Nous logeons dans la maison du tangalamena (le chef du village), case en semi-dur et dormons sur des matelas. SEM a engagé Thérèse, une Malgache du village pour cuisiner. Le village ne possède ni eau courante ni électricité. Une latrine a été mise en place pour notre arrivée. Nous passons certaines soirées en compagnie des animateurs et avons été gentiment invités et accueillis dans un mariage franco-malgache lors de notre séjour dans le village.

 

La boîte de captage

L’adduction en eau est un système gravitaire utilisant la différence d'altitude et donc de pression pour acheminer l'eau. Ce système ne nécessite pas de pompe, il est moins fragile et plus facile à entretenir. La source exploitée se trouve à environ 3km du centre du village (à 152m de dénivelée) et possède un débit de 25L/min. Les villageois lui préfèrent la rivière qui est plus proche bien qu'elle ne soit pas potable et qu'elle contienne des parasites tels que la Bilharziose.

La boîte de captage permet de réceptionner et filtrer l’eau de la source. Elle est composée d’un barrage et de deux compartiments : le décanteur et le réservoir. La boite est ensuite reliée au réservoir principal 3 km en aval. Sa construction a duré 7 jours. Nous travaillons avec des villageois et 4 ouvriers professionnels malgaches et participons à l'ensemble des tâches (excepté les finitions – étanchéité de la boîte) : mise en place des fondations, assemblage du coffrage, gâchage du béton…

 

 

Lors du test de remplissage de la boîte, un problème de fuite d’eau a été identifié. Toute l’eau de la source n’était pas récoltée par la boîte de captage. Il y avait donc un risque de perte de débit important. Celui-ci a été corrigé avant notre départ par la construction d’un regard annexe à la boîte de captage principale.


 

Le réservoir

            Le réservoir principal situé en amont du village permet de stocker l’eau avant sa distribution dans le village. Il possède une contenance de 12 m³ : volume calculé sur la base d'une population de 800 villageois consommant 2 repas et prenant une douche par jour.

            Les travaux ont duré environ 10 jours en commençant par le terrassement représentant 5 m³ de terre à déblayer à la pelle. Ceci fait, nous remontons des pierres depuis une rivière avoisinante afin de mettre en place les fondations.

 

 

Une fois le béton de propreté coulé, nous participons à la construction du coffrage et de l'armature du béton armé.

Enfin, tandis que les villageois terminent d’apporter le gravier et les sacs de ciments, nous aidons à consolider le coffre puis à gâcher le béton pour le coulage du bassin.

 

Les bornes fontaine

            Six bornes fontaine auront été construites à différents points du village. Leurs constructions s'étalent sur 3 jours (fondation, coffrage, décoffrage, finitions) mais ne prennent que trois heures journalières.

 

Les tranchées

Le creusage des tranchées (boîte de captage/réservoir ; réservoir/bornes fontaines) a été commencé à la fin de notre séjour. Il a été terminé après notre départ par les villageois participant à l'ouvrage. Elles représentent environ 4 km de tranchées de 20 cm de largeur sur 70 cm de profondeur afin de bien sécuriser les canalisations.


 

Les latrines

Nous avons débuté la construction d’un latrine équipée de dalles Samplat pour l’école du village. Il s’agit de deux cabines jumelles possédant un réservoir commun d'environ 10 mètres cubes. Elle a également été terminée après notre départ par les ouvriers.

 

 

Prévention

            Des actions de prévention WASH (WAter Sanitation and Hygiene) sont réalisées par les animateurs professionnels de l’association. Cela a permis de sensibiliser les hommes, les femmes et les enfants du village aux comportements à avoir pour éviter la contamination de l’eau et les maladies liées aux eaux « sales » et contaminées.

 

 

Fin du chantier

            Une fois l'ensemble des travaux terminé, une réunion a été organisée afin de célébrer la fin du chantier. Un comité de gestion composé de villageois a été formé pour l'entretien des nouvelles installations et une boîte à outils a été vendue au village.


 

Difficultés

            Au cours du projet, nous avons dû faire face à plusieurs difficultés qui ne nous ont pas permis de respecter le planning initial et finir personnellement l’installation des infrastructures (panne du camion d’approvisionnement des tuyaux d’eau, météo capricieuse, difficulté à motiver les villageois). Heureusement, grâce à l’association locale SEM, les travaux ont pu continuer dans les meilleures conditions après notre départ. Ceci montre bien l’importance de ce partenariat pour mener à bien des projets de qualité.

Retour projet 2014
Retour projet 2014
Étiquettes